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Thérapie de couple- elle m'a trompé(e), tout est de sa faute !

Dernière mise à jour : 2 mai

Ou... Il m'a trompé(e), tout est de sa faute !

L'infidélité n'a pas de genre et représente un des déclencheurs les plus fréquents dans mon cabinet pour une thérapie de couple.


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De nombreux couples viennent consulter, quand "le mal est fait", quand l'autre "a commis cet acte odieux que je ne lui pardonnerai jamais".


Mon rôle est tout d'abord d'accueillir cette souffrance, tout en contenant la violence qui l'accompagne.

Le partenaire trompé n'a jamais de mots assez forts.

Il parle de tsunami, de tremblement de terre, de l'effet d'une bombe.

Sa gestuelle, ses pleurs, ses cris, ses gémissements sont parfois inhumains, à l'image d'une biche blessée, transpercée par une lance.

Ont du reste parfois été évoqués "des coups de lance dans le corps, le coeur et l'âme".

Pourquoi cela fait-il si mal ?

La découverte de l'infidélité provoque chez le partenaire trompé une blessure narcissique extrêmement violente.

Son besoin de se sentir unique, d'être exclusif, est réduit à néant en quelques secondes.

Et ce, que les couples se soient promis fidélité de manière explicite ou implicite. Je ne n'aborderai pas ici le sujet du poly amour qui fera l'objet d'un autre article.

L'amant(e) ou le tiers sexuel vient faire intrusion dans un des territoires les plus intimes du couple, la sexualité.


Mais pourquoi avoir commis un tel acte ?

Pourquoi cette sortie de route, cette sortie de couple ?

Une des raisons souvent invoquées est le fait que le partenaire ne se sentait plus exister dans son couple. Il a été voir ailleurs "pour ne plus être transparent," pour retrouver le sentiment d'exister dans le regard d'un(e) autre, comme homme ou comme femme.


Quand cela est possible, je pose alors l'hypothèse avec le couple que l'infidélité est le symptôme d'une crise. Certes, ce symptôme est très violent et il fait tellement souffrir qu'il prend toute la place, occupe tout l'espace.

Le travail va consister à envisager l'infidélité uniquement comme un symptôme, sans le minimiser, mais en le mettant de côté, pour pouvoir s'intéresser à la problématique de fond du couple que l'infidélité masque souvent.


Nous posons alors l'hypothèse avec le couple qu'il y a co-responsabilité.

Co-responsabilité dans l'état de santé du couple, pas dans l'acte commis.

L'un est passé à l'acte, l'autre non, mais les deux sont co-responsables de l'état de santé de leur couple.

Que se serait-il passé pour le couple s'il n'y avait pas eu de passage à l'acte ?

Il m'arrive de comparer alors leur couple à un train sans conducteur, l'un des deux ayant choisi de tirer la sonnette alarme avant que le train ne déraille et qu'il n'en reste plus rien.

"Il aurait pu choisir un autre moyen" me rétorque souvent le partenaire trompé.

Certes, mais il n'a pas forcément agi consciemment et n'a sans doute pas trouvé d'autre moyen pour sortir de l'indifférence.


Si le couple partage cette hypothèse de co-responsabilité, et uniquement s'il la partage, nous pouvons commencer à travailler sur ce qui a conduit à ce symptôme.

L'idée est alors de dépasser les reproches, de cesser d'accabler l'autre qui serait responsable de tous les maux.


Il n'est pas évident, quand on a été trompé, d'envisager sa part de responsabilité dans l'état de santé de son couple et dans le symptôme dont on se plaint et dont on souffre.


Cela demande courage et humilité mais offre de nouvelles perspectives vers le mieux être et, si cela est possible pour le couple, vers un chemin de pardon et de confiance.


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