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Thérapie de couple- nos conflits sont de plus en plus violents

Dernière mise à jour : 2 mai

" On ne se disputait jamais avant, maintenant c'est tout le temps, et de plus en plus fort. On n'en peut plus, il faut que ça s'arrête sinon on se sépare ".


Conflits de couple en crise

Le conflit est la rencontre d'éléments ou d'intérêts contraires, qui s'opposent. Il trouve son origine dans nos différences et est donc inhérent aux relations interpersonnelles.

Le conflit est inévitable. L'Autre est autre et nous buterons toujours sur cette altérité, sur nos différences. Il n'est pas évident d'accepter la différence quand elle nous gêne, quand elle vient empiéter sur nos besoins ou notre territoire.


Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, les conflits sont un signe de bonne santé du couple car ils marquent un signe d'intérêt réciproque.

C'est plutôt de leur absence qu'il faudrait se méfier.

D'autre part, les conflits révèlent ce qui resterait caché sans eux.

Alors pourquoi ces disputes font-elles si mal, pourquoi nous laissent-elles parfois exsangues et désespérés ?


Les conflits font naître des émotions très fortes, non maîtrisées et différentes chez chacun.

Ils peuvent engendrer ou réactiver des peurs, des colères violentes ou une profonde tristesse.

Parfois, c'est un des membres du couple qui n'en peut plus et me contacte, pour comprendre ce qui se joue dans leurs conflits, et pour apprendre à mieux les gérer.

"Nous n'arrivons pas à communiquer en cas de conflit, nous sommes bloqués et nous ne savons pas ni comment nous arrêter ni comment être constructifs".

Parfois, c'est l'entourage proche qui tire la sonnette d'alarme. Premiers spectateurs, ils perçoivent la force de ces émotions et ne les supportent plus.

"Les enfants n'en peuvent plus. L'un d'eux me confiait hier qu'il ne se levait plus le dimanche matin pour ne plus entendre nos cris".


Comment parvenir à analyser ces émotions, à décrypter ces conflits et à les rendre productifs lors d'une thérapie de couple ?


La première chose est d'arriver à identifier la nature du conflit qui est en jeu.

On peut en distinguer 4 grands types:


- les conflits de personne "celui-là, je ne peux vraiment pas le sentir"

Ces conflits concernent rarement les couples ou alors il y a eu erreur de casting dès le départ. Et si ces conflits surgissent dans votre vie personnelle ou professionnelle, la fuite peut être une bonne option ...


- les conflits de valeur, les fameuses discussions politiques ou religieuses lors des repas de famille qui peuvent rapidement dégénérer. En discutant, argumentant, chacun cherche à affirmer et à confirmer ses positions. Ces. conflits sont par essence stériles, vous n'arriverez pas à faire changer quelqu'un de valeur.

Dans un couple, ils peuvent concerner par exemple la vision du travail (épanouissement ou servitude?) ou celle de la vie lorsque le couple est confronté à une grossesse non désirée et se pose la question de l'IVG.


- les conflits prétexte "j'ai eu une sale journée, désolé(e), ça tombe sur toi".

Ces conflits servent à décharger nos tensions internes et n'ont pas vocation à faire grandir la relation. Mieux vaut trouver un autre moyen de se défouler.


- les conflits d'intérêt

Ce sont eux qui nous intéressent aujourd'hui.

Les intérêts, les besoins sont divergents et viennent s'affronter.

Ce sont les plus faciles à régler.

Ils sont utiles à la relation car bien gérés, ils permettent d'apprendre à connaître nos besoins et ceux de l'autre.


Face à ces conflits d'intérêt, les couples peuvent développer 5 attitudes différentes :

- la domination où il y aura un gagnant et un perdant, une prise de pouvoir, mais qu'est ce qui est le plus important, avoir raison ou entretenir la relation ?

- la destruction où il y aura au final 2 perdants, voire 3 avec la relation

- la soumission où l'un tait ses besoins, n'est pas vrai avec l'autre ni avec lui-même

- la fuite qui protège mais ne résout pas le conflit ni ne fait grandir la relation

- et enfin la collaboration / coopération où l'on cherche à trouver un équilibre qui convient à chacun, où le "nous", le couple est gagnant.


Avant d'entamer un conflit, vous pouvez vous poser 3 questions :

- est-ce le bon moment ?

- est-ce le bon lieu ?

- est-ce la bonne personne ?

Si vous répondez non à l'une de ces questions, temporisez, respirez un grand coup et reportez votre discussion.


Si les conditions sont réunies pour entamer un conflit productif, vous pouvez utiliser les techniques de la communication non violente formalisée par Marshall B. Rosenberg.

De très nombreux ouvrages en détaillent les 4 étapes que je rappelle très rapidement ici.

- observation objective et factuelle

- identification de nos émotions

- identification du besoin lié à cette émotion

- demande SMART (spécifique, mesurable, ambitieuse, réaliste et temporelle)

Pourquoi est-ce si difficile d'appliquer ces principes ?

Car on ne sait pas toujours décrypter ses émotions, décrypter les besoins liés à cette émotion et les exprimer.


Un thérapeute de couple peut vous aider à distinguer les occasions de conflit (les enfants, l'argent, la belle famille, la vie sexuelle etc.) des causes du conflit (les bloquages de l'enfance, les luttes de pouvoir, les besoins non exprimés, l'absence de bonne distance etc.).


En repartant de conflits vécus, il peut vous aider à les re visiter et à les détricoter pas à pas.

Ceci afin d'identifier vos besoins, ceux de votre partenaire, afin de chercher un équilibre et ainsi de faire grandir la relation.




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